Quand vous avez besoin d’une traduction assermentée (certifiée ou officielle) d’un document pour une démarche administrative en France ou au Japon (demande d’un titre de séjour, inscription à l’université, etc.), le premier réflexe est de chercher un traducteur assermenté sur Internet. Vous y trouvez aussi bien des traducteurs indépendants, comme moi, que de grandes agences de traduction, parfois dotées d’une plate-forme très pratique pour les clients. Vous transmettez alors au prestataire choisi votre document contenant des données personnelles pour obtenir un devis.
Mais savez-vous qu’une personne morale ne pouvant pas être assermentée par la justice française, les agences de traduction sont dans l’impossibilité d’exécuter elles-mêmes votre commande de traduction assermentée ? Elles confient donc obligatoirement le travail à un traducteur assermenté indépendant qui le réalise pour le compte des agences.
Moi-même traductrice assermentée indépendante, je reçois parfois des demandes de devis de la part d’agences pour des traductions assermentées.
Et ce qui me surprend le plus, c’est que la plupart des agences de traduction m’envoient leurs demandes de devis accompagnées des documents des clients particuliers, par mail, sans avoir masqué leurs données personnelles. Je suppose que, pour un projet donné, elles diffusent une demande de devis simultanément à tous les traducteurs assermentés enregistrés dans leur base de données, ou trouvés sur Internet à cette occasion, afin de confier le travail au traducteur présentant le devis le plus intéressant pour elles.
Cela signifie que ces documents sont envoyés à un grand nombre de traducteurs. Or, ils peuvent contenir des données relatives à l’identité comme les nom et prénom, la date de naissance, etc., mais aussi des informations délicates et confidentielles concernant un divorce, une adoption, une succession, le montant des revenus, etc.
J’ignore si les clients sont informés que leurs documents sont ainsi communiqués à des tiers sans qu’on ait masqué leurs données personnelles. De plus, aucune agence ne m’a jamais demandé, jusqu’alors, de détruire ces documents en cas de non-acceptation de mon devis. Le risque d’abus, comme l’usurpation d’identité, n’est pas nul avec ce genre de documents…
Je m’inscris régulièrement à des formations, notamment sur le RGPD et la sécurisation des données, et je suis donc de plus en plus sensibilisée par le sujet de leur traitement. Comme le font la plupart des traducteurs assermentés, je détruis systématiquement les documents envoyés par le client lorsque mon devis n’est pas retenu.
Et vous, êtes-vous sûr que vos données sont bien protégées lorsque vous confiez une traduction assermentée à une grosse agence de traduction ?