Prix d’une prestation d’interprétation ou de traduction : est-ce un élément essentiel pour choisir un prestataire ?
Et pour quelques 3000 euros de plus…
L’autre jour, il m’est arrivé une histoire qui m’a fait réfléchir sur le prix d’une prestation d’interprétation en japonais.
Depuis quelque temps, je travaille pour une entreprise française pour ses besoins de communication par courriel et par visioconférence avec ses partenaires japonais. Récemment, mon interlocuteur m’a fait part de son souhait de se rendre au Japon quelques jours pour une négociation assez corsée avec ses homologues japonais. Il m’a demandé si je pouvais éventuellement l’accompagner.
J’ai tout de suite répondu oui en lui précisant toutefois que mes frais de voyage ne seraient pas négligeables : depuis la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, les prix des billets d’avion aller-retour France-Japon ont fortement augmenté (entre 2300 et 2700 euros). De plus, il y aura des frais d’hébergement sur place (au moins 150 euros par nuit à Tokyo). Je lui ai donc suggéré d’engager un interprète sur place ce qui lui coûterait beaucoup moins cher.
J’ai reçu hier la confirmation de cette mission malgré le
surcoût de plus de 3000 euros.
Attention ! Dans ce cas précis, ce n’est pas pour mes compétences en interprétation en japonais que l’entreprise a pris cette décision. J’ai été choisie pour mes connaissances du contexte et des acteurs concernés. Cela devrait faciliter une négociation qui s’annonce compliquée.
Le prix : un facteur décisif pour le choix du prestataire ?
Mais une question me turlupine.
Si une entreprise n’hésite pas à payer 3000 euros supplémentaires pour obtenir un résultat, pourquoi une agence de traduction demande-t-elle d’abord nos prix et non nos expériences et compétences ?
En effet, la plupart de leurs chefs de projets ne s’intéressent qu’à mes prix (et accessoirement à mes disponibilités).
Leurs clients, souvent des entreprises françaises, cherchent-ils vraiment des traducteurs et interprètes pas chers ? Leur premier critère de choix est-il vraiment le tarif ? N’ont-ils pas d’autres priorités ?
Quand je suis contactée directement par une entreprise, je n’ai pas l’impression que sa première préoccupation soit le prix d’une prestation d’interprétation en japonais. Elle s’intéresse d’abord à mes compétences et à mon expérience en interprétation en japonais.
C’est que pour l’entreprise, l’interprétation ou la traduction n’est pas un but en soi. Elle doit obtenir un résultat et ma prestation est un des moyens de l’atteindre.
Il serait regrettable qu’une entreprise passe à côté de son objectif pour une économie de quelques dizaines, quelques centaines voire quelques milliers d’euros sur le prix d’une prestation d’inteprétation en japonais comme dans l’exemple de mon déplacement.
Baisse des prix : quel avenir pour notre métier ?
Un des sujets qui préoccupaient les professionnels lors de l’événement « Rencontres de la traduction et de l’interprétation », c’était le prix, souvent « cassé » par des agences de traduction.
Beaucoup de traducteurs et d’interprètes souffrent de cette baisse de prix, alors qu’on parle de l’inflation partout. J’ai vu plusieurs collègues quitter notre beau métier, car ils n’arrivent plus à en vivre.
Les agences de traduction ne pourront pas exister sans nous et leurs clients ne recherchent pas que des prix.
Il est peut-être temps de changer de paradigme et de collaborer pour la pérennité et la prospérité de notre métier.
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